Mémoire cellulaire : Le cerveau est-il le seul endroit qui stocke nos informations ?

Vous arrive-t-il de penser à votre enfance ou de vous remémorer un événement qui s’est produit dans votre tête il y a 15 ans, mais qui est si vif qu’il semble s’être produit hier ? Vous arrive-t-il d’entendre quelque chose et de penser que cela ressemble à votre chanson préférée, puis de vous mettre à chanter cette chanson ? Ce sont des souvenirs qui se sont formés dans votre cerveau et qui sont rejoués à la suite d’un stimulus spécifique. Pendant longtemps, les scientifiques ont cru que les souvenirs étaient formés, traités et envoyés vers différentes destinations dans le cerveau.

Le Dr Henri Debreuilly a été l’un des premiers à le découvrir accidentellement. Dans les années 40, il a stimulé électriquement différentes zones du cerveau de ses patients sous anesthésie locale et a découvert que la région qu’il stimulait suscitait des souvenirs spécifiques dans la vie du patient. Par exemple, chez l’une de ses patientes, il a stimulé son lobe temporal (cortex auditif) et elle s’est mise à fredonner sa chanson préférée à haute voix. Cela suggérait que la mémoire de cette chanson était stockée à l’endroit où elle était traitée ou d’où elle provenait (c’est-à-dire le cortex auditif traité la première fois qu’elle a écouté la chanson). Debreuilly a conclu que le cortex (les couches extérieures du cerveau) stockait « l’enregistrement complet du flux de la conscience ; toutes ces choses dont un homme était conscient à tout moment… ». Jusqu’à récemment, les scientifiques ont cru à ce phénomène.

La théorie des mémoires cellulaires affirme que les souvenirs, ainsi que les traits de personnalité, ne sont pas seulement stockés dans le cerveau mais peuvent également l’être dans des organes tels que le cœur. En 2009, la Harvard Medical School a défini les mémoires cellulaires comme « une réponse cellulaire soutenue à un stimulus transitoire ». En gros, lorsqu’une cellule est soumise à un stimulus spécifique, elle réagit d’une certaine manière et chaque fois qu’elle reçoit ce stimulus, elle a la même réaction. Plus d’informations sur la mémoire cellulaire ici.

La meilleure façon de comprendre les mémoires cellulaires est d’étudier les cas de transplantation d’organes. L’un des cas les plus célèbres est celui d’une femme nommée Claire Sylvie. Dans les années 70, cette femme a reçu une greffe de cœur et de poumon d’un garçon de 18 ans mort dans un accident de moto. Après son opération, Sylvia a eu des envies qu’elle n’avait jamais eues auparavant, comme la bière et les hamburgers. Au bout d’un certain temps, elle a contacté la famille de son donneur et a été choquée qu’il apprécie les mêmes aliments.

Un autre cas extrême est celui d’une fillette de 8 ans qui a reçu un cœur de jeune fille de 10 ans. Après son opération, elle a commencé à faire des cauchemars où un homme essayait de la tuer. Ses rêves étaient si vifs qu’elle est allée voir un psychiatre qui les croyait réels. On a découvert que le donneur avait été assassiné et que le receveur qui avait fait des cauchemars décrivait l’homme avec tant de détails que la police a pu trouver le tueur et qu’il a été condamné pour meurtre.

Il existe quelques théories différentes sur le fonctionnement des mémoires cellulaires, mais il n’y a pas de preuves scientifiques solides sur le processus des mémoires cellulaires. De nombreuses recherches sont menées aujourd’hui, non seulement sur l’interaction entre le cerveau et les organes du corps humain, mais aussi sur la physique quantique et la manière dont les atomes interagissent. C’est encore un mystère aujourd’hui mais c’est quelque chose d’intéressant à garder à l’arrière de votre tête… ou de votre cœur.